La flambée des prix du carburant a réduit le pouvoir d’achat de nombreux salariés. Les tarifs à la pompe ont connu une phase d’augmentation importante, dont l’avenir reste encore incertain. Inflation, taxe diesel, puis conséquence indirecte de la guerre en Ukraine, l’impact de cette hausse sur le porte-monnaie des Français obligés d’utiliser leur voiture est loin d’être négligeable.
Prix des carburants : 15 cents de remise/litre annoncée par le premier ministre Jean Castex
Afin de soulager les Français, le premier ministre Jean Castex a annoncé, le 16 mars dernier, une aide exceptionnelle pour les 4 mois à venir : cette aide d’un montant de 15 centimes de remise par litre de carburant sur le prix à la pompe sera intégrée au prix payé en caisse. À quelques semaines des Présidentielles, cet effort consenti par un gouvernement plutôt axé sur les économies, permettra aux Français de faire face à la hausse des prix et de garder le moral dans un contexte international difficile. En revanche, nul ne sait encore ce qu’il adviendra plus tard des prix des carburants, qui dépendent à la fois du prix du baril et des différents types de taxation destinés à financer la transition écologique et à limiter l’utilisation de véhicules polluants.
Un chèque carburant de 200 euros par an avec le Forfait Mobilité Durable
Le forfait Mobilité Durable introduit par la loi LOM prévoit la possibilité de financer à hauteur de 200€ de carburant pour un véhicule thermique et jusqu’à 500€ pour un véhicule hybride, électrique ou à hydrogène pour les salariés obligés d’utiliser une voiture pour se rendre au travail. Ce budget est fourni par les entreprises pour aider les salariés à financer leurs déplacements domicile-travail.
Il convient donc plus globalement d’étendre le Forfait Mobilité Durable à l’ensemble des salariés afin de leur permettre dans la mesure du possible de choisir d’autres moyens de déplacements plus vertueux.
Qu’est que le Forfait Mobilité Durable ?
Le Forfait Mobilité Durables est une somme exemptée de cotisations sociales que l’entreprise verse à ses employés afin de participer à leurs dépenses de transport. Ce dispositif voulu par le gouvernement a pour objectif de favoriser l’usage des solutions durables (transports en commun, vélo, trottinettes électriques, etc) par une aide financière spécifique.
Le FMD : un coup de pouce pour tous les salariés
Afin de permettre aux salariés des zones non desservies par un réseau de transports, et qui n’ont pas d’autre alternative que d’utiliser leur véhicule, de profiter du FMD, une partie du montant annuel de 500 euros du FDM peut être consacrée aux frais de carburant. Son montant est de 200 euros par an et par salarié concerné.
Vers des transports moins coûteux en énergie
Cette hausse des dépenses de carburant peut paraître soudaine au vu du contexte, mais elle n’est pourtant pas une surprise.
Le développement de solutions de remplacement des énergies fossiles a été entamé depuis de longues années en prévision de cette transformation : véhicules électriques, réseaux et équipements de modes doux, plans de mobilité, carburants bio-sourcés etc.
Si elles sont bien visibles dans les grandes agglomérations françaises, ces solutions ne sont encore pas accessibles aux zones rurales où l’utilisation de la voiture reste le seul moyen de déplacement, particulièrement pour les salariés.
L’ indemnité inflation : 38 millions de Français concernés
Afin de contrer les effets économiques de l’augmentation des prix de l’énergie et des carburants, 38 millions de Français avaient déjà reçu l’indemnité inflation instituée par le gouvernement en 2021. Cette aide de 100 euros versés par le gouvernement avait pour but de contrer la baisse du pouvoir d’achat des salaires les plus modestes, contraints d’augmenter leurs dépenses en diesel et en essence.
Extension de l’indemnité inflation
D’abord destinée aux 38 millions de Français actifs gagnant moins de 2000 euros par mois, cette aide sous forme d’ indemnité inflation a été étendue aux retraités en février dernier. Toutes les personnes de plus de 16 ans résidant en France et dont la rémunération a été inférieure à 26 000 euros bruts entre le mois de janvier et le mois d’octobre 2021 peuvent désormais prétendre à cette aide.
Le budget transports des salariés hors agglomération : plus d’un mois de salaire par an
Avec un budget moyen de 215 euros et 222 euros par mois consacré aux transports* en 2019 (Enquête IPSOS) pour les Français des zones rurales et des zones périurbaines, l’augmentation des prix du carburant est un poids de plus sur un budget quotidien déjà serré.
430 euros par mois pour une famille de deux salariés
Cette dépense moyenne est bien mesurée par personne et non par foyer, portant à plus de 430 euros minimum le poste transports pour une famille comptant deux adultes. Une somme très importante particulièrement pour les foyers aux revenus moyens ou modestes.
Le trajet domicile-travail : plus gros poste de dépense
Le trajet domicile-travail représente toujours l’immense majorité des déplacements, ainsi les Français concernés, s’ils ne se plaignent pas particulièrement du temps que dure leur trajet, sont en revanche bien mécontents du prix qu’il leur coûte et qui représente pour la plupart un mois de leur salaire annuel, vu comme un réel « budget travail » dont le coût ne cesse d’augmenter avec la hausse des prix.
Le Forfait Mobilité Durable ajouté à la mesure exceptionnelle de remise de 15 centimes d’ euros par litre couvrent la hausse des prix du carburant.
En somme, les 200 euros permis par le FDM permettent au salarié de ne pas souffrir d’une perte de pouvoir d’achat. Il bénéficie grâce à cette mesure de l’employeur de la compensation de la hausse d’environ 20% du prix des carburants de cette dernière année.
17 euros par mois en moyenne d’augmentation du budget essence
La dépense mensuelle moyenne en carburant d’un salarié en 2019 était d’un montant de 88 euros par mois en moyenne, l’augmentation de 20% subie ces derniers temps représenterait alors 17,60 euros par mois.
16 euros par mois de participation de l’employeur
Avec 200 euros par an versé aux salariés véhiculés ce sont 16 euros sur ces 17,60 euros par mois qui sont couverts. La différence étant, pour les 4 prochains mois, prise en charge par la remise exceptionnelle mise en place par le gouvernement.